La plus belle chose, c'est l'idée. La fulgurance qui perce dans le bruit et la fureur des inepties et des verres qui s'entrechoquent. Elle vient de loin l'idée, la bonne. La meilleure est souvent collégiale, elle se nourrit de l'autre.
La plus belle chose, c'est le trait. Il donne vie à l'idée, dans un fatras de ratures qui façonnent l'épure. Il prend forme dans le cadre, au crayon de papier, avant d'être figé, enfin encré.
La plus belle chose, c'est la gomme et ses rognures, qui les rendent purs, le trait et l'idée. En un souffle suivi d'un revers de main, les voilà nus. Noir sur blanc, couchés, prêts à s'élever et à frapper.
Avant cela, la plus belle chose, c'est l'encrage. La couleur fait feu, renforce les lignes arrière. Ni trop, ni trop peu. Délicate expression de la pointe ou du pinceau. Les couleurs ont leur code, elles aussi.
La plus belle chose, c'est le regard qui déclenche le sourire et ouvre l'esprit. Ultime et inestimable récompense...