Françaises, français, chers compatriotes
Un an et demi déjà que vous m’avez élu, et je vous ai entendus. Je suis allé à votre rencontre, j’ai échangé, j’ai écouté. Vos réserves, vos colères, votre ras-le-bol, vos sous-entendus. J’en ai bien conscience, je vous ai déçus. Mais pas autant que vous, vous m’avez déçu. Oui, la France m’a déçu.
Vous m’avez élu sur la belle promesse de remettre la France en marche. Vous pensiez vraiment que j’allais la tenir ? Allons, pas à vous… Je ne vous ai rien épargné. Depuis le début, j’ai fait mon possible pour vous décevoir. Et vous m’avez laissé continuer. Vous m’avez déçu, tant vous avez cru.
J’ai dit « En marche ! » et cela fait un an et demi que je vous mets à genoux. Et vous ne réagissez pas. Combien de temps encore vais-je devoir attendre ? J’ai cru en la France, en ce pays de Gaulois. J’aurais aimé voir ce peuple se soulever, renverser la table… mais non… quelques manifestations sans lendemain, des mouvements d’humeur, des petits matins sans grand soir… Où est passée la France du Conseil National de la Résistance ? Où est passé le rêve général ? Vous êtes où ? Que faites-vous ? Vous allez grogner encore combien de temps dans votre coin devant mes mots savants ?
Alors quoi, je continue en me délectant de votre résignation ? Ne me décevez pas trop longtemps, ma patience a des limites. Je suis jeune, j’ai ma vie à faire… Du cran camarades ! Prenez vos responsabilités. Je reste en place, mais ne tardez pas…
Chers concitoyens, vive la République, et vive la France !