Je me souviens de cette blague que mon grand-père me faisait quand j'avais une douzaine d'années. Il me demandait si j'étais content. Je répondais oui, évidemment. Il me disait alors « et ben si t'es con tant mieux ». Ça nous faisait rire, lui et moi.
J'ai grandi, j'ai vieilli. Mon grand-père aussi. Il recycle parfois sa blague et ça nous fait encore sourire, lui et moi.
Sourire seulement, car entre temps, j'ai parfois pu être un con tentant et même un con tenté. Il m'est aussi arrivé d'être simplement content, pour de vrai, bien souvent. Mais j'ai surtout compris que contenté, je ne le serai jamais. Perpétuel insatisfait. Le gamin que j'étais est devenu un enfant gâté.