Ça ne m'étonne pas trop d'avoir les yeux qui piquent. Le marchand de sable est passé. Plusieurs fois.
Je connais chacune de ces pierres, chacun de ces morceaux de bois. Chaque endroit a ses secrets. Ce sont maintenant les miens. Je les garderais pour moi, toujours, au creux de mes mains calleuses et blessées.
Je me suis approprié chaque centimètre carré de cette bâtisse. Ils sont désormais à moi. Je suis un vrai propriétaire. J'aurais voulu pouvoir discuter avec tous ceux qui comme moi, au fil du temps, ont édifié ce qui est devenu mon antre.
Remettre cette ruine en état, l'idée a cheminé. On a creusé, et creusé encore. Elle a abouti. Devant la tâche, il m'aura fallu être moins septique que la fosse. Cela a nécessité quelques quintaux de courage. Du courage de Loire, du vrai du bon, taillé dans le tuffeau. et de la fraîcheur.
Rien ne se créé, tout se transforme. Le fer en or ; le labeur en bonheur. J'ai usé quelques outils, quelques amis aussi. Mais ça s'est fait. On a cassé, tout cassé. On a percé, démonté, piqueté, décaissé, défoncé, déblayé. On a travaillé en caves, à ciel ouvert, eau et gaz à aucun étage.