Oula, ça craint. Pas bonnes les infos à la radio ce matin. Wall street fait la grimace, à ce train-là, mes placements à la con ne feront jamais jamais l’affaire. Si je ne peux même pas faire confiance à ces salopards de banquiers, à qui donc confier mon fric ? Je préfère encore retirer ma tune de la banque et profiter. Ça sent la crise, putain de merde.
Y’a encore un an, j’avais un boulot, un salaire. Et puis du jour au lendemain on m’a dit qu’on n’avait plus besoin de moi. J’y ai cru. Je pensais que j’allais rebondir. Ne pas m’enfermer dans une spirale infernale. J’ai fini par poser mon cul au pied du distributeur. Je ne gagne pas moins aujourd’hui en tendant la main qu’hier en allant pointer à Pôle emploi. Drôle de vie. Putain de merde, ça sent la crise.
Ce n’était pas prémédité. Je n’ai pas su résister. Quatre ans qu’on ne s’était pas vus. Forcer est de constater qu’elle était toujours amoureuse, et que j’étais toujours amoureux. On s’est retrouvés hier soir à l’hôtel, après ce dîner en tout bien tout honneur, et me voilà ce matin dans ce putain de taxi, pour aller retrouver ma femme et mes enfants. Elle doit se faire un sang d’encre. Putain de merde, ça sent la crise.