Ils sont là, tous les deux, amoureux clandestins, assis sur un banc d'ardoise à regarder couler la Loire, nonchalamment. Timides et amoureux. Ils parlent, en écoutant le fleuve s'enfuir sous leurs yeux. Un troupeau de cyclistes italiens débarque, venu de nulle part. Tous font escale au pied de ce pont. Ils se photographient, pour immortaliser cette halte. Ils pourront revoir ce cliché, digne d'une photo de mariage en short de cyclistes aux couleurs de leur pays. Les deux amoureux les regardent, amusés de voir cet instant de bonheur volé contrarié par cet épisode surréaliste. Ils se disent que peut-être, ils seront là, en arrière-plan, sur les albums de vacances, quelque part en Toscane, au milieu des tenues bariolées, tout empreints de cet amour naissant.