Ils me gonflent tous ces pisse-froids bas de plafond qui voudraient me voir rentrer dans le rang. Est-ce que je leur demande, moi, de se laisser pousser les tifs et d’arrêter de porter leurs petites chemises mauves, leurs pantalons à pinces, leur parka de père de famille ou leur duffle-coat en promotion ? J’exècre leur look de vendeur de voitures d’occasion et la bien pensance qu’ils portent jusque dans leur sourire. Toujours sourire, c’est important d’avoir l’air bien dans ses baskets. Alors qu’ils ne viennent pas me faire chier avec leurs esprits étriqués, leurs œillères qui les fait regarder droit devant, ces peureux de la marge. Ils me répugnent ces couards qui n’osent pas faire un pas de côté, qui jugent irresponsable la première balade hors des sentiers battus. N’ont-ils jamais vécu pour ne pas accepter les affres de la perdition ?
Je conchie ces convaincus qui ne doutent jamais de rien. Je leur laisse leur morale à deux balles qui les verra croupir, séniles, se rattachant à leurs bondieuseries, arguant de leur bonne conduite pour décrocher une place au paradis. L’enfer, c’est ici, bande de pleutres, et on n’y est pas si mal ! Peut-être qu’on s’y brûle les ailes, mais ça réchauffe aussi le cœur.
Voilà, je crois que j’ai fait le tour…