Il est là, le regard dans le vide ou presque. Il avance comme un robot, il la regarde marcher devant lui. Il la voit s’arrêter pour l’attendre. Il sait qu’elle sait. Tout, ou presque.
Il sait aussi qu’elle sait qu’elle est son repaire, son refuge, son pilier de soutènement. Il l’admire aussi pour ça. Elle est son repère, son phare breton, sa bière belge, sa bêtise cambrée, son chenin tout tracé, son lapin blanc, son trou normand, son pont de chaviré, son ground zero, son dabrovka pour la vie, sa cote d’azur, sa pelote basque. Sans elle, il est mal. Mâle, aussi, parfois. Il avance vers elle, pour la rejoindre, et il sait qu’il n’arrivera pas à lui dire tout ça. Mais au fond de lui-même, il sait qu’elle le sait.