Ça commence à dater, mais putain ce qu’on s’est aimés sur cette chanson. Tu étais fin saoul, et entre deux blancs limés, tu m’as invitée à danser ce slow sur cette chanson de Scorpion, au beau milieu de ce bal des pompiers. A la fin du morceau, tu m’as roulé le patin du siècle. Tu es retourné au bar, et je t’ai regardé, longtemps. C’est moi qui suis revenue vers toi. Tu étais avec tes potes, indéboulonnable, au comptoir. Tu as planté ton regard dans le mien, comme une promesse. J’ai fondu. On est partis, dans ta voiture. Tu avais du mal à conduire. On a ri en faisant l’amour, tellement tu étais fatigué. On a fait ce bout de chemin ensemble. Avec ce thème récurrent, cette chanson de Scorpion, que tu sifflais, debout, torse nu sur la table du salon, comme une invitation au plaisir. J’ai fait tatouer ce motif sur ma nuque, à cet amour qui devait durer. On a tous un bon motif pour se faire tatouer. Puis tu as siffloté « Je suis venu te dire que je m’en vais », de Gainsbourg.
D’une certaine manière, j’ai quand même de la chance dans mon malheur. Tu aurais pu être fan de Flipper le dauphin.