Ce matin encore, elle avait devancé le réveil réglé sur le flash info de 6 heures d’une petite demi-heure. Même la fatigue accumulée n’avait plus de prise sur son sommeil. Une tension permanente avait pris le dessus sur sa vie.
Dans son lit, alors que s’affichait 5h37, ses premières pensées allèrent à sa longue soirée de la veille, passée devant ses notes et l’écran de son ordinateur. Combien d’emails l’attendraient ce matin ? Sans compter ceux de la semaine qu’elle n’avait pas eu le temps d’ouvrir. Il allait falloir reprendre les dossiers un par un, et avancer.
Elle continuerait sa route professionnelle dans ce long tunnel. Les semaines de 70 heures avaient fait des mois, et les mois des années qu’elle n’avait pas vu passer. Sans parler des week-ends en représentation et les appels téléphoniques tardifs qu’il fallait honorer. Quelle vie de chien ma pauvre Penny, se dit-elle en s’étirant.
Le rythme effréné de la journée reprendrait dès 7heures, il fallait maintenant se lever, et déjà se mettre dans l’ambiance. L’intérêt général, dont elle ne parvenait pas à se départir, avait ce prix. Elle savait pourquoi elle s’était, avec le temps, détachée de sa vie personnelle au profit du bien commun. « Profession, détachée parlementaire », s’amusait-elle souvent à dire…
(Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite)