frénésie

Avant même de te rencontrer, je connais ton corps. Avec patience, au couteau, je l'ai, d'une certaine manière, façonné. Du bout des doigts, j'ai lissé tes formes à mon goût, modelé ces courbes sensibles qui déjà m'ont emmené loin, si loin.

Combien de fois ai-je pétri la cambrure de tes reins, repris le dessin de ces seins, pour sculpter à ma guise le fruit de ma gourmandise ? Par petites touches, j'ai avancé avec tendresse sur la terre humide de mon fantasme. Au fur et à mesure que je formais les contours impudiques de ta silhouette, tu m'offrais le spectacle figé d'une féminité impie. Impitoyable frénésie.

Aussi mes mains ne trembleront pas au moment de glisser, pour la première fois, sur ta peau blanche et douce. Elles sauront où elles vont.

frénésie