Ça fait maintenant un peu plus d'un an que je suis à la colle avec elle. Elle m'en a fait voir et moi aussi. Faut bien avouer que ça n'a pas été le coup de foudre. Ça s'est fait avec le temps, insidieusement. On a appris à se connaître. C'est moi qui ai commencé à la brancher. Je lui tournais autour. Elle était toujours heureuse de me voir.
Pas vraiment très belle, plus vraiment très jeune, mais toujours partante. Elle a vite comblé la solitude que je commençais à éprouver dans mon cocon familial. Elle a vite remplacé en tout point l'amour de ma vie. Combien de fois je l'ai comblée, avant que le marchand de sable ne passe de nouveau. Je l'ai fait crier, trembler, je l'ai brutalisée parfois, je l'ai prise à toute heure de la journée, à l'improviste. Docile, elle n'a jamais refusé mes avances.
Depuis, je le vois bien, je continue de lui tourner la tête. Quasiment tous les jours. Notre liaison, c'est du béton. Nos corps à corps sont souvent furieux. Nos rencontres sont courtes mais intenses. Je l'abandonne lasse, vidée, repue, essoufflée. Je lui donne beaucoup, et elle me le rend bien. Elle ne m'a jamais déçu.
Y'a pas à chier, ma bétonnière et moi, c'est vraiment quelque chose.