grisaille
Oh, ce n’est pas la fin du monde malgré les apparences. Les prochaines pluies laveront cet ultime affront, le temps fera le reste.
Tout avait plutôt bien commencé. Les années avaient défilé, sans incident majeur. Ce soir-là, je m'étais endormi repu de plaisirs, une main sur un sein. Puis la foudre a claqué dans ma tête. Des cris lointains, de plus en plus. Une sensation de froid. Plus tard, une chaleur intense. Un parfum de chêne et d’os mêlés.
Devenu poussière, voilà que j’étais répandu par les miens dans mon jardin. Sous leurs lunettes noires, au fond de leurs yeux, comme sur le sol où je me retrouvais épars, une grisaille sans nom que les prochaines pluies rinceront doucement.
Non, l’herbe n’est pas plus verte ici-bas, contrairement à ce que disent les croyants. Mais je vous laisse, je sens que je me disperse…
