Quatre mois seulement qu'il est au chômage, et déjà tout le monde lui tombe sur le râble pour savoir où il en est de ses démarches. « Des marches, ça oui j'en fais des marches, des marches, pour les Assedics, des marches pour mon CV, des marches pour les formations avec Pôle Emploi », qu'il répond.
« Des marches pour tout, tellement de marches que c'est un bel escalier que chui en train de fabriquer. J'ai encore un an et huit mois de chômage à plein temps devant moi, payé plus que le Smic, alors j'ai le temps d'en faire des marches. Plus d'un an et demi pour me former à la vie au RSA, histoire de ne pas tomber de trop haut ! Je grimpe des marches tous les jours, pour monter faire la sieste, 35 heures par semaine. Je fais des marches et des envieux. Et qu'on ne me parle pas d'ascenseur social ! Pas besoin de poser un jour de RTT pour aller boire une bière, moi monsieur ! »