Il n'y a pas trente ans, les plus visionnaires des futurologues avaient bien senti que tout cela pouvait se démocratiser. Mais pas au point de régir nos vies.
Ils n'avaient pas prévu que nous deviendrions toutes et tous des mouches bientôt piégées par un appétit exacerbé, attirées par les miettes du gâteau sucré sur la toile cirée. Un piège en soie, un piège en soi.
Nous avons sorti le drapeau blanc sans mener bataille, et nous nous sommes livrés, otages. Nous sommes devenus le digestat d'une araignée virtuelle dont la toile empoisonne doucement nos quotidiens. Victimes consentantes du syndrome de Stockholm.
Prisonniers du réseau, les papattes et les ailes prises dans ses filets, sans le courage ni même l'envie de se dépêtrer du maelstrom dans lequel on s'est jeté à corps perdu.
Alors on clique, on tweete, on blogue, on instagram, on candy crush, on youporn, on facebook, on chateroulette, le plus souvent sans faire sens, juste pour avoir le sentiment d'exister.
Tous en (première) ligne !