tiroirs

J’ai dans ma tête tout plein de tiroirs qui forment un joyeux bordel. Comme une sorte de commode géante, anarchique et bourrée de sentiments. J’y range au gré de mes états d’âme toutes sortes de choses, sans trier ou presque. Des images, des mots, des rires, des peines, des secrets, des brins d’envie de demain, des morceaux de nostalgie, des polichinelles, des pièces de musée, des blagounettes, des gestes pleins de tendresse, des actes brusques, des livres inachevés, des vannes pourries, des coups de mou, des poussées de bien-être, des utopies, des confidences, des mélodies, des yeux qui sourient, des théories foireuses, des phrases toutes faites, d’autres instantanées, des déclarations d’impôt, des déclarations d’amour, des cuites et des pas mûres…

Parfois, quand je referme brutalement mes tiroirs, deux éléments s’entrechoquent, et ça forme des souvenirs qui remontent à la surface. Des choses incompressibles. Qui forment de nouveaux fous rires, de nouvelles larmes, que je range immédiatement dans un de mes tiroirs, et qui alimentent à leur tour le joyeux bordel de ma vie.

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