fiesta

Faire la fête. Voir le jour se lever ou la lune se coucher baigné dans une ivresse contrôlée, mais qui peut s'emballer jusqu'à plus soif. C'est aussi cela la fête, un cocktail explosif de bien-être éthylique et d'amitié pure lue furtivement dans le regard joyeux des proches qui vous entourent. Rire de tout et de rien, du passé et de l'avenir, tous deux lointains comme le dernier verre, qui en appelle un autre. Avec la fête, la vraie, il n'y a jamais de dernier verre. C'est le prochain qui compte. Le prochain rire, le prochain sourire, le prochain regard complice, le prochain geste tendre d'amitié désinhibée. La fête partage pour mieux régner. La fête lutte à sa façon contre la solitude. L'alcoolisme devient social et sain. La vie plus douce. L'insouciance de nos vingt ans reprend du service. C'est ce que nous permet de croire la fête. Faites ce que vous voulez, vous serez bien. Boire fumer chanter danser et plus que ça. Plus profond que ça. La fête : des idées qui fusent, plus folles les unes que les autres. Tout simplement bonnes à voir un peu plus loin que le bout de son clop et le cul de la bouteille. L'échange est plus fort. La partie ne fait que commencer. La fête n'a pas d'apothéose, n'a pas de fin. La vraie fête. Faire la fête, c'est vouloir que l'instant dure à l'infini. Une recherche de l'éternité. Vouloir que le temps s'arrête et nous laisse ensemble dans cette béatitude sans fondement autre que celui de l'instant heureux. Garçon, un autre demi. Oublier la notion d'oubli. S'oublier. Jusqu'à ce que mort sans soif. Oublier précisément que l'on est en train de faire la fête. Ne pas penser à la dernière fête, ni à la prochaine.

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