inachevé
Combien de premières pages de romans ? Mises bout à bout, un roman entier sûrement. Sans queue ni tête. Je commence tout, je ne finis rien. Plein d’ambition sur la ligne de départ, je flanche à la première courbe.
Avec les femmes, c’est pareil. Je ne termine jamais mes phrases, ni mes frasques… Avec chacune d’entre elles, j’aurais voulu avoir un enfant. Je me suis toujours arrêté après coup. Peur d’avoir à démêler les nœuds ?
Quand je me lance dans un chantier, je m’arrête aux fondations. J’esquisse, et je m’en contente. Drôle de dessin. Drôle de dessein. Je sais bien qu’une première pierre n’a jamais fait un palais, mais j’ai toujours préféré la débauche à l’embauche. Et au final je n’ai jamais rien bâti.
Il n’y a guère que dans la bouteille que je suis un finisseur. Un coureur de fond, un marathonien. Et encore, quand je suis en forme. Les soirs de lune noire, je préfère jouer petit. Parce qu’il y a des jours, il vaut mieux couper court, parce que trop souvent je me
