Comme quelques gamins de son âge et de son milieu, il a commencé avant-guerre comme teneur de pied. Il se revoit, minot, partageant la chopine après chaque mission accomplie. Les grands jours, quand ils ferraient un cheval pour la première fois, c’était même une bouteille pour chaque pied.
Entre la forge et l’enclume, il a vu son père tordre l’acier rougeoyant dans une mélodie métallique et régulière. A son tour, il a battu le fer pendant qu’il était encore chaud, est monté en grade, promu maréchal-ferrant.
Devenu le boss, le parrain du monde du sabot, il n’a jamais oublié le rôle essentiel du teneur de pied.
Lui sait ce que ça veut dire « travailler pour des clous ».