Elle est belle, très belle la chanson, mais ça s’arrête là. Juste bonne à lui arracher quelques larmes. Il y a bien longtemps que la Maria a changé les draps, ils sont restés propres, bien trop propres. Il a bu le vin du bougnat, jusqu’au petit matin, dans un dernier combat, avec lui-même. Son cœur n’a pourtant jamais arrêté de bringuebaler, il savait qu’elle était plus belle qu’avant l’été ; il s’est juste un peu plus déchiré.
Sa mère a prié tant qu’elle a pu pour son salut, mais elle est morte de chagrin, avant lui. Ses mains tremblent le matin, à cause du bougnat, et de son vin, qu’il boit seul loin des noces et des festins, les yeux rivés sur les draps tendus sur son grand lit, trop grand lit pour lui tout seul. Ses amis l’ont laissé tomber, ils en ont eu marre de le relever.
Alors lui aussi il crache au ciel, sur cette foutue chanson de Brel, parce que Mathilde n’est jamais revenue. Elle a tout bonnement disparu. Il est seul comme un con, comme ce gars qui attendait Madeleine, qui elle non plus ne reviendra pas.