Sa nuit de sommeil s’est terminée sur le coup de 14 heures. Il s’est réveillé dans des vapeurs d’alcool qui lui ont rappelé que sa soirée s’était achevée fort tard. Il a petit-déjeuné sur le pouce, sans entrain. Dehors il faisait beau. Nonchalamment, il s’est habillé. Il a avalé deux bières, comme pour se donner du courage. Au milieu de l’après-midi, il s’est avachi dans le canapé, devant son écran plat. Il a hésité : les débats de l’assemblée nationale ou brancher la X Box 360. Il s’est bien sûr laissé tenter par la manette qui lui tendait les bras. Après s’être assoupi, lassé, il a enfilé sa combinaison et il est descendu sur la plage, la planche sous le bras. Le spot l’attendait. Il n’a même pas pensé que la session pouvait être belle aujourd’hui, alors que la line up était plutôt prometteuse.
En marchant sur le sable, il s’est surpris à rêver, comme depuis plusieurs jours déjà, à une vie normale. Entendre le réveil sonner à 6 heures, aller pointer à l’usine 35 heures par semaine pour un SMIC. Rentrer chez lui le soir, claqué de sa journée de boulot, et s’enfuir dans un sommeil réparateur en attendant que le réveil sonne le lendemain matin.
Il marche au bord des vagues qui finissent leur course sur le sable mouillé, et il se demande ce qu’il fout là.