épave

On reconnaît le bonheur, disait le poète, au bruit qu'il fait quand il s'en va. Rien à voir avec le silence qui a suivi. Elle était où la poésie ?

Elle serait partie pour un autre qu'on ne lui en aurait pas voulu autant que ça. Mais elle était seule,. Seule à bord, sans un autre. La dernière ligne droite de sa vie. Sans eux.

Devant ce linceul de tôle, il a essayé d'imaginer le bruit des crissements de pneus en suivant leurs traces sur l'asphalte, celui du choc à la fois sourd et métallique...mais le poète était déjà loin. Il a juste laissé deux épaves fumant dans le vent, au milieu des bris de verre. L'une gisant dans une flaque de liquide de refroidissement, l'autre noyée de larmes, dans un silence de mort.

épave