J’ai fait un drôle de rêve cette nuit. Une femme que j’aimais m’enjoignait de la retrouver chez elle pour le week-end. Aussi elle avait glissé dans la poche de ma veste une clef de sa grande maison. J’avais trouvé ça fort audacieux, et pour tout dire plutôt flatteur.
Marchant dans la rue gonflé de désir, l’envie me prend de farfouiller dans le fond de ma poche pour caresser cette clef pleine de promesses. Mauvaise idée. Le rêve tourne au cauchemar. J’ai dans ma poche plusieurs dizaines de clefs, sans pouvoir, au toucher, reconnaître « la » clef. J’entre dans le premier bar venu, commande un café, et je mets toutes ces foutues clefs sur la table. Par chance, une seule brille, parmi toutes les autres. Je suis sauvé. Je reprends mon chemin. Mais là, nouvelle contrariété.
Impossible de me rappeler où elle habite. J’avance, désemparé, sur cette longue avenue sans pouvoir me souvenir du numéro de cette maison où elle m’attend, de la couleur de la porte, ni même de l’architecture de la façade derrière laquelle un festin d’amour m’est promis. Je marche, longtemps. Je longe l’avenue, dans les deux sens, des deux côtés. En vain.
Je me réveille et mon esprit se fixe sur le tas de clefs que j’avais, dans mon rêve, sorti de ma poche. Elles n’ouvrent que l’amer sentiment consécutif d’une série d’actes manqués. Drôle de rêve.