finesse

Et dire qu’il suffisait de faire juste un tout petit effort. De faire un pas de côté, de pencher la tête, de marcher de temps en temps à reculons. S’allonger dans l’herbe, pointer les yeux vers les nuages pour y voir dessinées des choses aux contours un peu farfelus, regarder le sol à même le sol pour voir la vie en rase-motte.

J’ai jeté ma montre, troqué mon poste de télévision contre un cageot de bouquins, desserré mes lacets, déboutonné ma chemise, laissé pousser mes poils. J’ai même pris le temps de les écouter pousser. C’est pas bruyant un poil qui pousse. C’est justement ça qui est beau. Le silence du poil qui pousse, c’est d’une beauté… troublante. Un poil de finesse dans un monde de brutes. En attendant, ils ont poussé quand même, et moi j’ai appris à me connaître. Et ensuite, j’ai vu la vie différemment. Comme quoi, il suffit parfois d’un rien pour mettre un brin de poésie dans ce bordel ambiant.

finesse