Avant de tirer la couverture à soi, il fallait trouver de quoi la supporter. J'ai beau être de plus en plus charpenté, ça ne s'est pas fait tout seul. J'ai joué l'acrobate de service, le vertige dans la poche. L'homme araignée en bleu de travail. J'aurais parfois mérité la cellule d'isolement ; celle de dégrisement aussi. J'ai vu rouge.
Une partie de l'hiver à faire des joints, à rouler, rouler et rouler encore des brouettes de colle. A renifler de la chaux. Je ne pensais pas que j'en méritais tant que ça des taloches. La vie est vraiment trop truelle. Truelle et injuste.
Quant au placo, le chantier fut vite sur les rails. Montants et remontants auront suffi à cloisonner ces pièces immenses. Avec du temps, va, tout s'en va, même les volumes. J'ai maintenant, comme on dirait, les vis dans la peau.
Je vais même aller jusqu'à porter plinthe au pied du mur. Je persévère, même pour des murs que je ne peux plus voir en peinture. Pour habiller le plancher des vaches, je suis sorti meurtri, les genoux usés, car l'âge n'aide en rien dans ce genre d'exercice. Mais j'ai vaincu mes maux.
Maintenant, j'ai pignon sur rue, côté cour et côté jardin.