dans la toile

Bon, les gars les filles, soyons lucides. On n’échappe pas aux chocs de notre civilisation. On s’est vu grandir, tous pareils à nous-mêmes. On a apprécié nos premiers premiers baisers. On a passé nos premiers diplômes en même temps qu’on connaissait nos premiers vrais émois avec les premières femmes de nos vies, investi nos premiers appart’, décroché nos premiers jobs, rempli nos premières déclarations de revenus. On a fait tout ça ensemble. Acheté nos premiers matelas en 140 aussi, dans lesquels on a fait nos premiers marmots, avant de trouver nos premiers vrais métiers et d’acheter nos premiers break pour y mettre tout le barda.

Pris dans la toile, on s’est décidés à acquérir nos premières deuxièmes voitures et puis on s’est endettés sur vingt ans pour acheter nos premières maisons, où sont nés les premiers petits deuxièmes. Là, on a finalement troqué quelques semaines de vacances potentielles contre nos premières pompes à chaleur, parce que c’est durable, en attendant des jours meilleurs. Les plus courageux (téméraires ?) ont fait les premiers petits derniers dans leur premier matelas en 160. Que nous reste-t-il ? Les premiers cheveux blancs. Déjà fait. Les premières séparations. Qui commence ? Qui va se lancer en premier dans le bonheur incommensurable des premières familles recomposées ? Allons, pas de quoi flipper, revenons à nos premières amours. Soyons raisonnables, restons passionnés.

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