ces heures

Tu te souviens quand on s’asseyait comme ça, rien que toi et moi ? On se posait là, sans souci du qu'en dira-t-on, au milieu de la ville. La main au fond du sac, on nourrissait les pigeons du quartier. Ce n’était qu’un prétexte comme un autre pour se retrouver tous les deux. Les autres, on s’en foutait. On parlait de tout et de rien, on riait à l’idée de l’image qu’on donnait à voir aux touristes. Putain ce qu’on était beaux. Elles sont passées où, Aïcha, ces heures pendant lesquelles on se regardait sourire, avec les yeux qui pétillent ? Ces heures qui paraissaient des minutes, et qu’on faisait durer des jours entiers. Elles me manquent ces heures-là, tu sais ? Et tous ces pigeons, crois-tu qu’ils sont morts de faim ?

ces heures