stupre

Dans le silence de la chapelle, elle se faisait parfois la réflexion. A voir entrer ces familles nombreuses dans les églises, tout droit sorties de leur cathomobile, elle se disait que ces femmes, mises en plis et jupes longues, avaient finalement une vie plus épanouie que la sienne. Quand elles n’étaient pas à genoux pour prier ou enceintes jusqu’au cou, elles étaient finalement sur le dos, en train de faire l’amour comme des diablesses.

Et si toute cette progéniture venait en fait de là : le plaisir. C’est tellement bon, paraît-il, que la reproduction en devient vite un jeu. Aime ton prochain comme toi-même. Elle se souvient alors qu’adolescente, elle s’était autorisée à s’aimer un peu. Et c’était bon.

Elle n’avait que peu d’idée de la chose, mais se laissait parfois aller à imaginer. La légèreté du stupre, la tiédeur du foutre. La simple évocation de ces idées-là lui chatouillait l’hypogastre, ce qui la confortait dans l’idée que manifestement, elle passait à côté de quelque-chose d’important.

A demi-énervée, le bas-ventre électrique, au bord du lâcher-prise, elle se replongeait dans sa lecture des évangiles, en attendant désespérée, autant que résignée, que dieu ne vienne la délivrer du mâle qu’elle aurait voulu en elle.

stupre