addict

Peur de rien. Je monte et je démonte, j'écroule et je croule sous la tâche. Je débagoule sur les peine-à-jouir. Je ne leur demande rien, qu'ils ne viennent pas gâcher ma peine. Je me suis lancé et j'assume.

A corps perdu, mes os craquent mais ne se brisent pas. Je résiste, me plie et me déplie, force sans férir. Je pénètre la pierre, lisse le bois de mes mains calleuses. Je touche et je transforme. Et sculpte ainsi cette partie de moi qui jusque-là était restée silencieuse. Les curieux, les envieux, je leur crache mon énergie à la figure, mon haleine épuisée en pleine tronche. J'y arriverai.

Mon temple sort de terre, n'en déplaise aux torche-culs qui voient là du temps perdu, de l'énergie à jamais consommée alors que le billet vert pourrait tout faire. Je n'ai que faire de leurs papiers gribouillés, mes mains me payent de mon sacrifice, mon regard satisfait et mes courbatures matinales me donnent mille fois ce que me procurerait le sentiment du devoir accompli par un autre que moi. J'avance et je sais que jamais je ne m'arrêterai. Peut-être que je n'aurais pas dû commencer. Accro à la chaux, cette poudre qui me brûle les mains, les poumons, les ailes. J’avoue, je suis bricolo-dépendant.

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